Itinéraires des voyageurs

Les trois cartes proposées ici offrent une porte d’entrée dans les écrits de nos six voyageurs : Christoph Pitzler, Ferdinand Bonaventure comte de Harrach, Lambert Friedrich Corfey, Christian Friedrich Gottlieb von dem Knesebeck, Leonhard Christoph Sturm et Balthasar Neumann.

Le menu en haut à droite permet de suivre soit tous les voyageurs à la fois (tous les repères s’affichent alors en gris), soit chaque voyageur individuellement (les repères s’affichent dans la couleur attribuée à chacun). La légende en bas à gauche présente la classification par couleur des voyageurs ainsi que les symboles correspondant aux neuf catégories de lieux affichés sur les cartes.

Dans le menu de droite, on peut choisir entre deux types de cartes actuelles : l’une affichant les toponymes (Thunderforest) et l’autre sans aucun marquage (Carto DB No labels). Il est également possible d’afficher les frontières historiques du Saint-Empire romain germanique et du royaume de France aux alentours de 1700.

1/ Une première carte de l’Europe permet de visualiser les itinéraires de cinq de nos six voyageurs : en sélectionnant un voyageur, on obtient une suite de nombres dans la couleur attribuée à ce dernier qui permet de reconstituer son trajet de façon chronologique. La teinte devient plus dense au fur et à mesure que les chiffres augmentent, de manière à mieux faire ressortir son parcours. Si un ou plusieurs voyageurs se sont rendus plus d’une fois au même endroit (par exemple à Versailles), les nombres, correspondant au numéro d’ordre de la visite, apparaissent dans un rectangle gris au-dessus de l’icône du lieu ou du bâtiment concerné. Nous n’avons pas affiché les dates des visites, car elles ne sont pas toujours données par les auteurs (dans le cas où nous disposons de l’information, les dates sont encodées et s’affichent dans les textes édités). En cliquant sur l’icône associée à un numéro, on ouvre une fenêtre (pop-up) proposant des informations sur le lieu ou l’édifice concerné, et de là, via la section « Occurrences », à tous les passages des textes dans lesquels ce lieu est cité.

Précision importante sur les limites des informations données par cette carte : seuls les lieux cités dans les textes qui ont pu être identifiés et géoréférencés s’affichent. Nous avons choisi de montrer ici principalement les itinéraires des voyageurs en France, bien que certains d’entre eux aient poursuivi leur périple, par exemple en gagnant l’Italie. Cette carte montre donc comment la France a été parcourue, mais pas toujours d’où arrivaient les voyageurs (d’Espagne pour Harrach, par exemple) ni vers où ils ont continué (l’Italie pour Pitzler et Corfey). Les trajets de Knesebeck et Neumann sont toutefois représentés dans leur intégralité, avec leurs points de départ et d’arrivée. Celui de Leonhard Christoph Sturm n’a en revanche pas été intégré, car l’auteur a choisi pour son récit une forme littéraire, celle de lettres fictives : il n’est donc pas possible de reconstituer l’itinéraire réel et chronologique. Notons toutefois que la relation de voyage de Sturm repose sur celle de Knesebeck, or cette dernière a pu être représentée.

2/ Une seconde carte de l’Europe montre les lieux vus et mentionnés par nos voyageurs, là aussi en mettant l’accent sur la France. Ici, le récit épistolaire de Sturm a été intégré. La fonctionnalité « spiderify », grâce au cluster (c’est-à-dire au regroupement de points proches les uns des autres), permet d’offrir une première visualisation quantitative des zones citées ou visitées par les auteurs. À chaque clic sur un cluster, celui-ci se subdivise jusqu’à ce que les éléments qui y sont contenus (lieu ou bâtiment) s’affichent. L’ensemble des lieux et édifices cités ou visités – des bâtiments publics et religieux aux parcs et aux jardins, en passant par les infrastructures et les monuments – ont été répartis en neuf catégories distinctes, lesquelles ont chacune une icône propre. Nous avons dû faire des choix pour le classement des lieux (certains pouvant appartenir à plusieurs catégories). En cliquant sur les icônes on accède là aussi aux entrés d’index correspondantes et à partir de là, via la section « Occurrences », à tous les passages des textes où est mentionné le lieu sélectionné.

Signalons toutefois que la carte ne montre pas tous les lieux mentionnés par les voyageurs et répertoriés dans les index : ainsi n’y figurent pas les continents, les pays, les zones géographiques, les reliefs, cours d’eau et odonymes. De plus, il n’était possible de géoréférencer et donc de visualiser que les lieux et les édifices identifiables. Tous les lieux non identifiés (ces derniers sont répertoriés dans la rubrique « Index » du site dans une section à part) ne sont donc pas non plus visibles. Cette carte de l’Europe laisse de côté le cœur de Paris délimité par ses frontières historiques, lequel est ici matérialisé par un rectangle grisé translucide. Cette partie de la ville est l’objet de la troisième carte. En revanche, tous les lieux, châteaux et édifices situés à proximité de la capitale française et de l’Île-de-France figurent sur cette carte de l’Europe, en particulier le site de Versailles.

3/ La troisième carte, consacrée à Paris, montre uniquement la zone aujourd’hui circonscrite par les Grands Boulevards. Tout ce qui se trouve hors de ce périmètre est répertorié sur la carte de l’Europe. Comme pour les deux autres cartes, on peut visualiser les lieux cités par voyageur. L’affichage en cluster offre un premier aperçu quantitatif des quartiers de Paris les plus mentionnés. En cliquant sur les icônes, on accède aux entrées d’index correspondantes et de là aux passages de textes qui s’y rapportent, via la section « Occurrences ». Il n’était pas possible de représenter ici la totalité des lieux et édifices mentionnés, sous peine de surcharger la carte : ainsi les faubourgs, quartiers, îles, quais et rues ont été laissés de côté, ainsi que certaines institutions ayant connu des emplacements multiples ou différents selon les époques.

Enfin, il est possible de superposer en semi-transparence la carte moderne et une carte historique détaillée de Paris, la neuvième édition du plan de la ville conçu par Jean Delagrive en 1733. La version géoréférencée utilisée ici a été numérisée à partir de l’exemplaire de la David Rumsey Map Collection. Il importe toutefois de noter qu’une telle carte historique n’est jamais complètement superposable avec les cartes géoréférencées actuelles. Il faut s’accommoder de légères divergences.

La visualisation cartographique exige d’arbitrer sans cesse entre la lisibilité de l’affichage d’une part, et la richesse et la diversité des sources d’autre part. En classant les lieux en neuf catégories distinctes, nous offrons un moyen d’accès simple aux données indexées.

Ces cartes ont été élaborées grâce à la bibliothèque JavaScript libre de cartographie en ligne Leaflet et à plusieurs extensions. Le code et les données géographiques sont stockés à l’adresse https://doi.org/10.11588/data/AT1QUR dans le dépôt de données de recherche heiDATA, et sont à disposition pour d’autres utilisations dans le respect des termes des licences qui les accompagnent.

Hendrik Ziegler